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My Little Blog Fonderie
17 février 2009

Pacte automobile et restucturation future de la filière fonderie

«Profiter du Pacte automobile pour consolider la filière et améliorer la performance industrielle».

Jean-Luc Brillanceau, directeur général des Fondeurs de France et de l'Association Française de Forge, réagit aux mesures du Pacte Automobile et identifie les pistes de sortie de crise pour le secteur.

La filière de la fonderie regroupe environ 460 entreprises, qui représentent 2,5 à 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel et dont 40 à 50% de l'activité est réalisé avec le secteur automobile.

Etes-vous satisfait des mesures annoncées par les mesures annoncées par le gouvernement pour soutenir l'industrie automobile ?
Jean-Luc Brillanceau. Elles vont dans le bon sens. Mais la satisfaction, nous l'apprécierons à la manière dont les partenaires feront vivre ces accords. Ce qui est extrêmement important, c'est que des dispositions soient prises pour renforcer le tissu industriel de la sous-traitance. Je fais référence au fonds de modernisation des équipementiers, dont la dotation a été portée à 600 millions d'euros, et à la concrétisation sur le terrain des déclarations faites au sujet du code de bonnes pratiques. Pour une fois, on a en tout cas tenu compte de ce qui remontait de la France industrielle profonde. Il faut être conscient que le sort de tous est lié à la réussite de chacun.

Y-a-t-il des raisons de penser que ce code de bonnes pratiques sera plus efficace que les précédents ?
Je ne sais pas s'il sera mieux appliqué. Mais le fait est que c'est un signal fort sur le plan politique. Il faudra être vigilant pour que tout le monde travaille en harmonie et de manière solidaire, et bien veiller aux flux d'information montant et descendant tout au long de la filière, pour faire en sorte que les résultats financiers soient meilleurs et consolider l'avenir. A ce titre, il est clair que la filière va devoir bouger. Les périmètres seront vraisemblablement différents d'aujourd'hui.

Comment cela doit-il se traduire dans la fonderie ?
Il faut que l'on puisse consolider le secteur, pour avoir des acteurs qui ont une taille suffisante, autour d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Il faut incontestablement faire des efforts en termes de concentration, mais aussi réfléchir à l'évolution des matériaux, aux lieux d'implantation... Pour cela, la plate-forme de suivi qui va se mettre en place pour faire vivre le code de bonnes pratiques, et qui réunira les membres qui ont pris part à son élaboration, a un rôle important à jouer. Le dialogue qu'elle va instaurer doit permettre de faire réfléchir toute la filière sur les nouveaux modes d'organisation, les process, la recherche, etc.

Quelles sont les prochaines étapes pour redresser la filière ?
Les dispositions des constructeurs vis à vis des sous-traitants doivent être répercutées rapidement au niveau des acheteurs, pour que leurs exigences en termes de baisses de prix cessent très vite, et que l'on ne nous siphonne pas le peu qu'il nous reste.
L'autre priorité, c'est de mettre en place un programme d'amélioration de la performance du tissu industriel. Ce que l'on appelle aujourd'hui les méthodes de lean manufacturing, mais que l'on avait déjà identifiées en 1993, lorsque nous avions travaillé avec les pouvoirs publics pour sortir un guide de la performance industrielle. 

Comment souhaitez-vous que les fonds de modernisation dédiés aux équipementiers soient utilisés, dans le cas de la fonderie et de la forge ?
On observe que quelques acteurs ont su démontrer leur capacité à survivre et à répondre aux demandes des constructeurs. Mais ils n'ont pas la taille nécessaire pour conforter un savoir-faire stratégique pour la France. Aujourd'hui, les plus grosses entreprises, comme Farinia, le groupe Arche ou encore Montupet, ne font 300 à 400 millions de chiffre d'affaires. Les fonds doivent être utilisés pour agréger les complémentarités industrielles et renforcer le maillage géographique. Il faut permettre à ces acteurs de capitaliser pour s'adosser à d'autres entreprises, donner les moyens de se structurer aux petites unités qui ont la capacité de devenir leaders dans leur domaine.


Source : Usine Nouvelle, 11/02/2009

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