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My Little Blog Fonderie
19 décembre 2008

Chute des cours de l'aluminium - Nov 2008

Les producteurs d’aluminium vont devoir continuer de mettre en sommeil leurs capacités avant que le retour de la demande ne redresse les cours du métal léger.

La décision prise par le groupe international Vimetco de baisser à nouveau sa production en Chine de 15 000 tonnes, en plus des 80 000 tonnes de capacité mises à l’arrêt en octobre, est la dernière annonce du genre. Le groupe, coté à Londres, envisage en plus de diminuer en 2009 la production de son unité roumaine de 65 000 tonnes. Le géant aluminier Alcoa vient de baisser de 350 000 tonnes son rythme de production annuelle. Avec les 265 000 tonnes de l’aluminerie de Rockdale au Texas arrêtés précédemment, ce sont 15% de ses capacités globales qui sont désormais en sommeil. Le norvégien Hydro a également fermé plus tôt que prévu une ligne de production obsolète dans son aluminerie de Karmoey. En Chine, le premier producteur local, Chalco, a stoppé au début du mois 38% de ses capacités de production d’alumine. Peu auparavant UC Rusal suspendait la production de sa raffinerie d’alumine de Zaporozhye ainsi que celle de son complexe aluminier ukrainien. Fin octobre, le brésilien Vale diminuait de 40% la production annuelle de 95 000 tonnes d’aluminium de sa filiale Valesul Aluminio, arguant de la cherté de l’énergie.

La baisse de la demande de métal léger, et la crise du crédit ont également frappé les grands projets du secteur. Le plus important d’entre eux, le complexe aluminier d’une capacité de 750 000 tonnes, que s’apprête à construire en Arabie Saoudite Rio Tinto associé à Ma’aden, sera repoussé d’au moins 2 années. Nécessitant un investissement de 10,6 milliards de dollars, le projet peine également à trouver des financements. En Australie, l’expansion de la raffinerie d’alumine de Wagerup a été suspendue. Alumina Ltd, son promoteur, a également annoncé des baisses de sa production d’alumine, conséquence des baisses de production d’Alcoa.

Depuis le début de l’année les stocks déclarés d’aluminium – LME, Comex, Shanghai, producteurs et ports japonais – se sont appréciés de 860 000 tonnes, soit une semaine de consommation, a calculé Michael Widmer, le nouvel analyste métaux de BNP Paribas. Cette rapide augmentation des réserves correspond à la décélération de la demande dans le monde, particulièrement en Chine, jusqu’à présent véritable locomotive du marché du métal léger. Mais, plus important pour le marché que la détérioration de la demande, l’offre avait continué d’augmenter à un rythme soutenu jusqu’au retournement de conjoncture.

Trois facteurs s’étaient conjugués pour permettre une sensible augmentation de la production de métal. La production d’alumine était désormais suffisante, des usines électrolytiques provisoirement arrêtées avaient repris leur activité après la signature de contrat à long terme pour la livraison d’électricité et, attirés par le niveau élevé des cours, les aluminiers, particulièrement en Chine, avaient massivement investi dans de nouvelles capacités. Conséquence, le déficit du marché, qui avait provoqué la hausse des prix, s’était transformé en surplus.

La croissance de la production chinoise ralentit

En octobre, selon le bureau national de la statistique, la Chine a produit 1,08 Mt d’aluminium primaire, soit 4,6% de moins que le mois précédent et une baisse de 0,9% par rapport à octobre 2007. Pour les 10 premiers mois de l’année cependant, la production chinoise a progressé de 10,7% à 11,14 Mt. Un rythme respectable, mais en retrait par rapport aux années précédentes ; les taux d’expansion annuelle de la production d’aluminium en Chine atteignaient 33% en 2007 et 21% en 2006.

Pour autant, même en incorporant l’ensemble des baisses de production annoncées, Michael Widmer estime que les surplus du marché devraient atteindre 850 000 tonnes en 2009 et 1,4 Mt en 2010, portant les stocks à respectivement 5,5 et 6,8 semaines d’utilisation. La dernière fois que les stocks atteignaient des niveaux équivalents les cours étaient tombés autour de 1 600 dollars la tonne, rappelle l’analyste. Il serait toutefois surprenant qu’avec des coûts de production supérieurs les cours puissent stagner longtemps à ce niveau.

Dans cet environnement déprimé, les aluminiers vont devoir procéder à de nouvelles réductions de production, conclut l’analyste. Pour Frederic Lasserre, responsable de l’analyse commodités de la SG cependant, la hausse des coûts de production pourrait s’inverser avec la baisse des cours des matières et de l’énergie. Le seul facteur qui devrait continuer à pousser à la hausse les coûts de développement sera l’augmentation du prix du crédit.

Source : Usine Nouvelle.com (13 Nov. 2008)


Décembre 2008

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