Manoir Saint Brieuc repris par ses cadres
La fonderie Manoir Saint-Brieuc repasse sous pavillon national. Le tribunal de commerce de Paris vient en effet d'homologuer l'accord de conciliation qui permet au groupe chinois Yantai Taihai de céder cette fonderie spécialisée dans les pièces de fonderie d'usure pour les travaux publics à sept de ses cadres et un agent commercial.
« L'accord passe également par la cession du terrain et des bâtiments qui sont rachetés par le groupe de travaux public Lessard. Il devient actionnaire à 27 % de la fonderie », indique Patrick Ducatillon, le futur directeur général de l'entreprise. Le loyer payé par Manoir Saint-Brieuc à son nouveau propriétaire va passer de 1,3 million d'euros par an à 300.000 euros.
Un investissement de 2,9 millions d'euros
Les nouveaux actionnaires de la fonderie ont prévu la reprise des 120 salariés et d'investir 2,9 millions d'euros, notamment dans un four à induction. « Nos projections d'activités sont raisonnables, on ne mise pas sur une hausse du chiffre d'affaires - 15 millions d'euros par an - mais plutôt sur la réduction des frais fixes », dit encore Patrick Ducatillon.
Il y a quatre ans, Manoir Saint-Brieuc perdait de l'ordre de 4 millions d'euros par an, un déficit qui a été ramené à 1,5 million d'euros l'an dernier. La conjoncture nettement meilleure dans la construction et les travaux publics profite à l'entreprise qui fabrique notamment des broyeurs et autres pièces d'usure pour les spécialistes des granulats comme son nouvel actionnaire Lessard. Il est d'ailleurs un client régulier de Manoir Saint-Brieuc.
30 % des activités hors France
Plus de 30 % des activités de la société sont réalisées hors de France, « il nous reste donc des marges de progrès à l'étranger », continue le dirigeant. La région Bretagne accompagne la reprise à hauteur de 76.000 euros sous la forme d'une subvention complétée par une avance remboursable de 400.000 euros.
Le groupe Yantai Tanhai va accompagner les repreneurs
Le groupe chinois Yantai Tanhai, dont les activités sont éloignées de sa stratégie de forges et fonderies pour le nucléaire ou l'aéronautique, sort de Manoir Saint-Brieuc pour un euro symbolique. Il va accompagner les repreneurs « via une subvention très significative », se contente de préciser le dirigeant. Il a mis dix-huit mois à faire aboutir son projet qui redonne espoir à Manoir Saint-Brieuc précédemment connue sous le nom de Sambre-et-Meuse.
Source : www.lesechos.fr