La chaleur de l’usine PSA alimentera Charleville
Le groupe automobile PSA et la ville de Charleville-Mézière ont annoncé un partenariat inédit autour d’un projet énergétique innovant: développer un réseau de chaleur à partir de l’usine PSA pour ensuite couvrir les besoins en chauffage d’une partie de la ville. Ce projet fait particulièrement sens puisque le site PSA de Charleville est une une usine spécialisée dans la fonderie de pièces pour les différents véhicules du groupe. Le site s’étend sur 55 hectares, dont 13,5 hectares de bâtiments. Grâce au rythme de production de l’usine et aux très fortes chaleurs dégagées, le site se prête particulièrement bien au développement d’un réseau de chaleur.
Un réseau opérationnel en 2019
La politique générale du groupe PSA vise à diminuer au maximum son empreinte environnementale, notamment au niveau de ses sites de production. C’est dans cette logique que le nouveau projet de réseau de chaleur a été imaginé. Pour démarrer le projet, l’usine PSA de Charleville va devoir subir quelques travaux avec l’installation de capteurs de chaleur, de régulateurs, d’unités de stockage et de traitement de l’énergie, puis enfin la mise en place du réseau de chaleur à proprement dit. Il est prévu que le réseau soit opérationnel dès 2019.
Encorte trop peu de projets en France
En France, on compte encore peu de projets de réseaux de chaleur, mais on observe tout de même que l’engouement commence à prendre. Quelques projets ont récemment vu le jour : à Paris, la piscine de la Butte-aux-Cailles est chauffée grâce à des serveurs de stockage entreposés à proximité et dont la chaleur est captée pour chauffer l’eau à une température constante de 27°C. Inaugurée en mai 2017, cette piscine est la première d’une nouvelle génération de bâtiments capables de faire vivre en osmose une unité de production de chaleur avec un réseau d’exploitation local.
Un concept venu d'Europe du Nord
Utilisé dans les pays d’Europe du nord depuis plus de soixante ans, le concept du réseau de chaleur commence à se déployer dans l’Hexagone. Grâce à la captation de la chaleur liée à l’activité humaine, les villes peuvent espérer chauffer à moindre frais une partie de leurs habitations. Outre l’attractivité financière d’un tel projet, les arguments écologiques séduisent aussi les élus locaux : on économise l’énergie en la recyclant et on limite au maximum les rejets de gaz à effet de serre.
Pour l’instant, seulement 36 grandes villes européennes ont déployé des réseaux de chaleur : Rotterdam, Göteborg, Gênes, Cologne, mais aussi Londres. La capitale britannique a inauguré un système original de récupération de la chaleur du métro afin de chauffer les bâtiments qui se trouvent le long des lignes. Autre innovation à Rotterdam où c’est cette fois un réseau de froid qui a été mis au point : des capteurs ont été installés dans le lit du Rhin, qui traverse la ville. La fraîcheur captée sert ainsi à rafraîchir les bâtiments.
Source : www.fonderie-piwi.fr