Dépolluer des sols industriels avec des géraniums
Fin 2014, le premier projet démonstrateur (Déplassmétaux) de dépollution du sol industriel d'une tannerie par les plantes a été lancé par la société Valgo à Graulhet (81). Le principe repose sur la phytoextraxtion, où extraction des métaux lourds par les plantes. Si le principe est connu depuis 30
ans, il s'avère très lent (plusieurs dizaines d'années). Pour l'accélérer, Valgo en a dopé l'efficacité par l'ajout de solubilisants qui permettent la lixiviation des métaux dans le sol.
De nombreux sites polluès
De très nombreuses sites à l'abandon sont pollués en France par des décennies d'usage industriel, à une époque où la notion de développement durable n'existait pas et où la législation environnementale n'était encore que balbutiante. La dépollution de ces sols s'avère actuellement complexe et couteuse par des moyens de traitements physico-chimiques.
Extraire le chrome, le cuivre, le plomb et le zinc du sol
Le premier démonstrateur a une taille de 100 m² de terrain sur 50 centimètres de profondeur, situé sur la plaine de Millet à Graulhet (Tarn), Valgo veut montrer qu’il est possible d’extraire le chrome, le cuivre, le plomb, le zinc ou encore l’arsenium de ces terres où était implantée une tannerie, consommatrice en métaux lourds pour le traitement de surface des peaux. Sans compter que le procédé n'est pas gênant du point de vue visuel. « Nous utilisons des pélargoniums, plus communément appelés géraniums, associés à des solubilisants déjà bien connus en médecine ou en chimie ».
La solubilisation des métaux lourds dans le sol les entraînant à diffuser vers les nappes phréatiques, la terre à traiter a été placée sur une bâche, sous laquelle un drain permet de collecter l’eau polluée.
« Pour améliorer le procédé, nous pourrons chercher pour la suite à utiliser plusieurs variétés ensemble, pour traiter différents types de métaux. A terme, différentes solutions permettraient de traiter différents types de sols et de métaux », imagine Laurent Thannberger. Les recherches continuent dans les laboratoires partenaires du projet, dont Ecalab qui travaille notamment sur l’usage du peuplier, aux racines plus longues et donc capable de traiter des profondeurs plus importantes, et le laboratoire LCA, qui étudie la valorisation des matières produites par les plantes utilisées dans le process.
Une technologie pleine d'avenir à suivre donc.
Source : www.industrie-techno.fr