Les syndicats dépassés par la base dans le conflit sur les retraites ?

Des tracts anonymes étaient distribués en gare de Versailles Chantiers ce matin, appelant à la poursuite du mouvement social. Cette absence de signature pourrait s'expliquer par un mouvement de la base des cheminots sans l'aval de la direction syndicale, sans doute plus prudente sur la suite à donner à un mouvement condamné à s'enliser ou à déraper.

Le constat
Ce matin 18 octobre, alors que le conflit social sur les retraites s'étend, des tracts recto/verso étaient distribués à l'entrée de la gare de Versailles Chantiers par des militants CGT et UNSA (second syndicat) de la SNCF. Le tract, assez conventionnel, rappelait le régime de retraite très avantageux des parlementaires et appelait à la poursuite du mouvement social.

La teneur du tract
"c'est tous unis dans l'action contre cette réforme injuste et inefficace que nous allons gagner" ou encore "L'histoire sociale contemporaine doit prendre un nouvel élan, aux salariés de décider de leur avenir". Un peu plus loin : "Loin de faiblir, contrairement à ce qu'annonce le gouvernement, les mobilisations se développent sous différentes formes dans tous les secteurs d'activité, publique ou privé." Enfin; "Le gouvernement et les parlementaires ne peuvent plus mépriser ni ignorer les exigences exprimés par les organisations syndicales et les salariés."

Le point plus interpellant : une absence de signature du tract
Jusque là, rien d'anormal ou de vraiment exceptionnel sur le contenu. Le point un peu plus interpellant était l'absence totale de signature sur le document. Les cheminot interrogés assumaient et distribuaient ces tracts en tant que simple citoyens "concernés". On objectera qu'ils ont sans doute utilisés les moyens de reprographies des syndicats cheminots et le papier ad hoc ...

L'explication ?
Ce tract n'ayant rien d'exceptionnel, pourquoi est-il anonyme ? On exclura d'emblée l'oubli involontaire car les cheminots revendiquaient cette absence de signature.

Deux hypothèses

• La CGT et l'UNSA pensent qu'un document non signé est moins connoté politiquement et a donc plus de poids dans l'opinion du lecteur. Cette hypothèse nous semble très hasardeuse.
• Les rédacteurs n'ont pas eu l'autorisation de leur centrale syndicale pour diffuser ce tract (en tout cas en son nom) et prennent sur eux la décision de le diffuser en leur nom propre. Ce qui tendrait à prouver que les centrales syndicales essayent plutôt de calmer le jeu mais qu'elle sont dépassées par leur base. D'ailleurs, le message du tract ne s'adressait-il pas aussi indirectement aux centrales syndicales pour leur dire "Vous voyez, avec ou sans vous, on continue ...".

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