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My Little Blog Fonderie
11 décembre 2009

La crise accélère la consolidation de la sous traitance industrielle

Les entreprises de la sous-traitance industrielle se sont retrouvées au Midest, leur Salon professionnel. Après un début d'année catastrophique, les faillites se sont calmées en octobre. Avec la crise, le secteur est en train de se recomposer à grande vitesse. Ce n'est pas encore la reprise, loin de là. Mais, chez les sous-traitants de l'industrie, la catastrophe que craignaient certains pour cette rentrée n'a pas eu lieu. Avec la prolongation de la crise, les professionnels redoutaient une explosion du nombre de faillites en septembre-octobre, de la part d'entreprises ayant épuisé toutes leurs munitions et voyant leurs carnets de commandes toujours aussi vides.

En réalité, « la rentrée ne s'est pas si mal passée », note Thierry Millon, responsable des études du cabinet Altares. Chez les sous-traitants de l'automobile, qui constituent le gros des troupes, 36 défaillances ont ainsi été recensées ces deux derniers mois, pas plus qu'il y a un an à la même période. Visiblement, la remontée du marché auto grâce aux primes à la casse et la relance en Chine ont aidé certains industriels à passer le cap. De quoi mettre un peu de baume au coeur des sous-traitants qui se retrouvent à Villepinte pour leur Salon annuel, le Midest, inauguré ce matin par le ministre de l'Industrie Christian Estrosi.

Après avoir massacré les actions des sociétés de ce secteur, les investisseurs ont d'ailleurs commencé à les redécouvrir, en pariant sur la reprise. En Bourse, Lisi a ainsi repris 13 % ces six derniers mois, Oxymetal 18 %, Plastivaloire 30 %, Montupet 39 %, Le Bélier 91 %, tandis que le cours de MGI Coutier grimpait de 123 %. « La situation d'extrême fragilité des PME demeure préoccupante », souligne toutefois Thierry Millon. Les délais de paiement, notamment, sont en train de repartir à la hausse, signe que les trésoreries sont particulièrement tendues. Logique : cette année, le chiffre d'affaires des sociétés françaises de sous-traitance devrait reculer de 11 % en moyenne, et leur résultat net passer dans le rouge, selon les prévisions de Daniel Coué, consultant pour le Midest. Mais ce n'est qu'une moyenne.

Dans des créneaux comme la forge ou la fonderie, la chute d'activité est plus proche de 20 %… Une situation qui est en train de provoquer une recomposition accélérée du secteur. Certaines entreprises ont disparu, à l'image du britannique Wagon Automotive, longtemps l'un des leaders de la sous-traitance en France, démantelé cet été, ou de la fonderie Pamco, dans l'Orne, liquidée en juillet. D'autres ont tenu jusqu'à présent, au prix d'importantes restructurations, comme Mecaplast, qui doit supprimer 368 postes sur ses 15 sites français. D'autres encore ont profité de la crise pour récupérer des actifs intéressants, souvent à bas prix. L'occasion d'acquérir parfois la taille critique qui manquait pour discuter dans de bonnes conditions avec les donneurs d'ordres.

C'est toute la logique de la reprise des usines de Key Plastics par Plastivaloire, devenu ainsi fournisseur de rang 1 de l'automobile. Cette concentration autour de quelques acteurs clefs paraît loin d'être achevée. « On est encore en pleine veillée d'armes, l'essentiel se déroulera en 2010 », estime Daniel Coué. « Il va falloir que la restructuration du tissu automobile se poursuive. Il y a tout un travail de consolidation et de restructuration à faire », confirmait-il y a peu Jean-Christophe Quémard, le patron des achats de PSA. Selon lui, les sous-traitants souffrent encore d'une surcapacité d'environ 40 %. Les donneurs d'ordres, à commencer par les constructeurs automobiles, jouent un rôle majeur dans cette consolidation.

Ce sont eux en partie qui, à l'occasion de la crise, séparent le bon grain de l'ivraie. Avec parfois des choix divergents. Elu fournisseur de l'année 2009 par PSA Peugeot Citroën, Loire Etude vient ainsi d'être placé en redressement judiciaire, « étranglé », selon son patron, « par le service achats de Renault »… L'autre acteur important est le Fonds stratégique industriel, avec son émanation, le FMEA (Fonds de modernisation des équipementiers automobiles). En donnant un coup de pouce à certains sous-traitants triés sur le volet, il leur permet de figurer parmi les gagnants de cette recomposition. Grâce aux 25 millions qu'il lui a apporté cet été, SNOP, un spécialiste du découpage et de l'emboutissage, a par exemple pu récupérer sept des huit sites français de Wagon Automotive. Seizième groupe de la sous-traitance en France en 2008, selon le classement de « L'Usine nouvelle », SNOP devrait ainsi se hisser cette année parmi les dix premiers.

Source : Les Echos, 17/11/2009

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Commentaires
S
Les entreprises dans la sous traitance ont toujours des difficultés si leurs carnets de commande ne sont pas remplis. La concurrence est rude et les effets de la crise se font sentir, il faudra à ces entreprises de sous traitance de diversifier leurs activités pour éviter la fermeture de leurs entreprises.
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