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My Little Blog Fonderie
19 novembre 2008

Avenir secteur automobile - 2009

Le Monde a interrogé cinq dirigeants sur leur vision de l’avenir de l’industrie automobile au sortir de la période de récession qui s’annonce.


Christian Streiff, président de PSA Peugeot Citroën, explique que la révolution de l’industrie automobile n’aura pas lieu dans les deux ans à venir. « Elle n’a pas eu lieu lors de la dernière crise. En revanche, cette période sera un accélérateur sur le plan des nouvelles technologies. Les constructeurs occidentaux devraient en sortir renforcés, car l’Europe montre bien plus la voie sur le plan écologique que les Etats-Unis. Mais il ne faut pas confondre l’avenir de l’industrie automobile et celui de la traction électrique. Le véhicule électrique ne représentera que 5 % à 15 % du marché, tandis que l’hybride devrait se situer entre 10 % et 50 % du marché européen d’ici à 10 ans », déclare-t-il, ajoutant par ailleurs qu’il ne s’inquiète pas trop des nouveaux entrants : « Les Chinois sont trop occupés par leur propre marché, et je ne vois pas les Indiens s’engager dans un programme d’exportations massives ».

voiture
Quel avenir pour les ventes de véhicule ?

Carlos Ghosn, président de Renault et de Nissan, estime que les constructeurs qui sortiront de la crise actuelle seront ceux qui auront maintenu leurs capacités de recherche et développement, qui disposeront des bons modèles, adaptés aux besoins des clients, et qui auront fait les bons choix technologiques. « Pour Renault, c’est clairement la voiture électrique et nous faisons tout pour aller dans cette direction. Le véhicule électrique représentera un segment de marché très important dans l’avenir. Selon les statistiques du Massachussetts Institute of Technology (MIT), 10 millions de véhicules seront vendus par an à partir de 2016, dont 50 % aux Etats-Unis et 20 % en Europe. Nous avons des accords avec plusieurs gouvernements. Nous devrions en annoncer un en France de façon imminente », déclare-t-il.

Dieter Zetsche, président de Daimler, souligne que, depuis que la crise financière a saisi les marchés automobiles, il est difficile de savoir comment les constructeurs vont en sortir. « Tout dépendra de sa durée et de son intensité. Dans un contexte de dégradation des marchés automobiles, il me semble que les constructeurs américains seront sans doute ceux qui se retrouveront dans la position la plus délicate », explique-t-il, ajoutant par ailleurs que tout le monde doit se féliciter de la concurrence qui règne dans l’industrie automobile. « Je dirais même que le succès des constructeurs allemands s’explique par le fait qu’il y a eu et qu’il y aura encore beaucoup de concurrence entre nous », souligne-t-il. « Dans deux ou trois ans, nous disposerons d’un véhicule hybride dans chacun des principaux segments où nous sommes présents », indique-t-il enfin.


Jim Press, vice-président de Chrysler, estime qu’aucun constructeur ne pourra se sortir tout seul de la crise. « Certes, les plus grands seront encore les plus grands, mais la concurrence sera aussi plus intense. Quant aux petits, ils risquent de s’affaiblir et de disparaître s’ils veulent coûte que coûte être des généralistes », explique-t-il, ajoutant que la crise sera marquée par un réajustement de la production et que l’industrie automobile devra s’adapter à la demande au plus juste et éviter la surproduction comme aujourd’hui. « Parallèlement, les coûts technologiques étant de plus en plus élevés, les constructeurs seront obligés de multiplier les alliances pour rendre ces technologies abordables au plus grand nombre de clients », ajoute-t-il.


Enfin, Alan Mulally, président de Ford, explique que la crise que nous traversons va clairement entraîner une nouvelle consolidation du marché et qu’il y aura des fusions entre constructeurs, mais aussi des faillites. « Pendant cette période, les constructeurs chinois et indiens vont en profiter pour se développer. En ce qui concerne Ford, une fusion avec General Motors n’est vraiment pas d’actualité. [...] Les marchés vont devenir de plus en plus homogènes en termes de types de voitures. Les modèles achetés par les Européens s’imposent en Asie et commencent à se développer aux Etats-Unis. Nous allons accélérer la vente de modèles produits sur les marchés européens vers les Etats-Unis », indique-t-il. « Ford va investir pour le futur en se concentrant sur le développement d’une gamme complète de voitures, des petites, des moyennes et des grosses plus écologiques. Sur le plan technologique, les constructeurs multiplieront les coopérations, notamment sur la pile à combustible », souligne-t-il.


Source : Le Monde, 04/10/2008
              Revue de Presse CTIF


Novembre 2008

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