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My Little Blog Fonderie
16 octobre 2008

R&D - Innovation - Partie 3

--> Suite de la partie 2 (02 Octobre 2008)

Spécialisation
La théorie de Ricardo avance que les pays se spécialisent. «  Si l’Angleterre est plus efficace que le Portugal dans la production de drap par rapport à celle de vin, alors l’Angleterre se spécialisera dans le production de drap et le Portugal dans le vin ». La technologie apparaît comme une source essentielle d’efficacité et de productivité.

D’autres théories (modèle HOS – Hecksher-Ohlin-Samuelson) supposent que tous les pays ont le même accès à la technologie. Enfin, les études empiriques montrent que les pays qui font le plus de R&D sont ceux dont les exportations sont le plus orientées vers les biens de haute technologie.

Le commerce international et Innovation
Le commerce international favorise la diffusion technologique par l’importation de nouvelles machines et produits et leurs analyses (reverse engineering), la non duplication de travaux de R&D et l’investissement direct de type green field (création d’établissement par des formes internationales) qui permet le transfert de technologie.

Les contextes de protectionnisme sont de ce point de vue défavorables au développement (voire l’Albanie). Certains états pratiquent cependant un certain protectionnisme dans des domaines dits stratégiques (spatial aux USA, mémoire d’ordinateurs au Japon,  …).

Internationalisation de la R&D
La R&D, comme le commerce et les firmes tend à s’internationaliser. Cela a pour intérêt d’en diminuer le coût et l’efficacité et de bénéficier de programmes plus ambitieux. Ce mouvement d’internationalisation de la R&D se constate aussi bien au niveau de la R&D privés que publique. Les grandes firmes multinationales localisent leur labos de R&D dans des pays différents pour mieux adapter leurs produits aux marchés locaux et puiser dans des compétences locales souvent uniques ou spécifiques (technology sourcing).

Au niveau public, le coût très lourd des programmes de R&D nécesitent des collaborations internationales aussi bien dans le domaine aéronautique, spatiale (ESA), nucléaire (Iter). L’Europe finance de nombreux programmes de R&D transnationaux et a pour ambition de créer des réseaux de compétences avec échanges des chercheurs.
Le CTIF participe activement aux programmes de R&D Européen.

Au niveau français, plus récemment, les pôles de compétitivité agrègent en région des moyens et des compétences sur une thématique donnée qui regroupe des labos de R&D et des formes privées (souvent concurrentes)

Innovation et emploi
L’innovation de procédé, en augmentant le productivité, réduit l’emploi. Mais l’innovation de produit à l’effet inverse ; les produits nouveaux (télévision, ordinateur, téléphones portables, jeux videos, …) suscitent une nouvelle demande qui incitent les entreprises  à accroître leur production et à embaucher.

L’idée d’une destruction systématique, générale, de l’emploi par la technologie se heurte cependant à une évidence majeure ; la productivité a été multipliée par quinze à vingt dans les pays occidentaux depuis la révolution industrielle sans que l’emploi ait décru de façon sensible. Si la productivité avait un impact mécanique sur l’emploi, il ne resterait que 5 % à 10 % des emplois qui existaient au début du XIX siècle. De plus, dans les années quatre vingt dix, c’est dans le pays ou les nouvelles technologies se sont le plus répandus (aux USA) que les emplois ont été crées en plus grand nombre (de l’ordre de deux millions par an entre 1991 et 1998).

Effet de compensation
Il est clair que la technologie détruit des emplois dans certaines entreprises, mais elle en crée tout autant ailleurs. Le mécanisme est connu sous le nom d’ « effet de compensation ». Supposons qu’une entreprise augmente sa productivité par une innovation de procédé.

Le gain total se répartit en 3 catégories.
- Les consommateurs bénéficient d’une réduction de prix, ce qui augmente leur revenue réel et cela augmente donc leur demande pour d’autres produits venant de le même entreprise (ou d’autres).
-  Les travailleurs peuvent recevoir une augmentation de salaire du fait de la meilleure santé de l’entreprise. Enfin, l’entreprise dégagera plus de bénéfices qui pourront être réinvestis dans l’achat de nouvelles machines ou le développement d’activités (ou de services) nouveaux.
-  Les salariés, éventuellement licenciés par l’entreprise innovante, trouveront un emploi dans les firmes auxquelles s’adressent les nouvelles demandes.

Du point de vue économique, le progrès technique résulte dans une réallocation de main-d’œuvre, l’embauche dans certaines firmes compensant les réductions d’emplois dans d’autres firmes.
Ce mécanisme requiert un transfert fluide de la main d’œuvre, du capital et de la demande entre activités. Il suppose aussi que les gains en pouvoir d’achat sont réinvestis (et non thésaurisés) par les consommateurs.

Importance de la formation continue
L’existence d’un système de formation continue puissant est donc nécessaire à la fluidité du processus de réallocation de ressources et de reconversion en cours de carrière professionnel.

On constate également que l’utilisation de machines ou technologies plus productives en accroît la complexité (informatisation et robotisation) et exige des qualifications souvent supérieures aux anciennes technologies nécessitant de la formation continue au sein même de l’entreprise innovante. De ce point de vue, une firme moins innovante a moins besoin de formation. L’innovation accroît la demande de qualification.

Intervention de l’état
L’intervention de l’état dans la recherche ne se borne pas seulement à pallier les défaillances du marché (aide aux PME ou aux projets très risqués). L’état est également un consommateur de technologie, en matière de défense, de santé, d’énergie (nucléaire en France), de transport, d’environnement ou pour satisfaire des besoins publics.

De plus, les besoins de l’état sont souvent les même que ceux du marché. Ainsi, une technologie mise au point pour un avion militaire peut 5 à 10 ans après avoir une utilisation pour partie sur un avion civil.
C’est également souvent un objet de litiges internationaux récurrents que de savoir dans quelle mesure les gouvernements utilisent les commandes public comme biais de subvention (caché) de la R&D privée, notamment dans le cas de l’aéronautique (Boeing contre Airbus).

R&D fondamentale
La R&D fondamentale, n’ayant souvent pas de résultats économiques immédiats, ne peut pas trouver de financement privés et est pris en charge par les états. Cela s’applique à des pans entiers des sciences humaines (philosophie, anthropologie, théorie économique), mais aussi à la recherche de base (mathématiques, …).
La recherche fondamentale ne représente au niveau des pays de l’OCDE qu’environ 30 % du total de l’effort des pays.

R&D appliquée
Au coté de la R&D fondamentale, on trouve la R&D appliquée (ou R&D technologique) qui profite à l’avancée immédiate (ou à moyen terme) des entreprises privées d’un secteur.




Octobre 2008

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