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My Little Blog Fonderie
2 octobre 2008

R&D - Innovation - Partie 2

--> Suite de la partie 1 (du 15 Septembre 2008)

Pourquoi Innover ?
Pourquoi une société choisit-elle d’innover ? La réponse est que cette société trouve un gain à le faire car l’innovation, lorsqu’elle réussit, est une source de revenus très intéressants sur le moyen ou le long terme.

Protéger l’innovation
L’innovation peut tout d’abord être protégée par un brevet. C’est le cas généralement des innovations de produits car le produit étant vendu sur le marché, il peut être analysé et copié par la concurrence rapidement.
L’innovation de procédé peut être protégé, quant à elle par le secret. Le fabricant bénéficiant d’un procédé nouveau ou fortement optimisé peut le maintenir hors de portée de ses concurrents en rendant difficile sa reproduction, voire même son identification si le produit final fabriqué est en tout point semblable à un produit réalisé par une technologie conventionnelle. Le secret nécessite de verrouiller fortement les informations liés aux activités de production et en particulier l’absence de visite des concurrents, fournisseurs, voire des clients.

Des enquêtes réalisées (1987) auprès d’entreprises innovantes classent les moyens suivant (du plus efficace au moins efficace) pour protéger l’avance technologique :
- les délais d’imitation
- la complexité du produit
- le secret (pour les procédés)
- le brevet (pour les produits)

Dans certains cas, l’innovation du premier sur le marché peut être valorisée par une image de marque et une revendication forte de cet innovation (media, presse spécialisée, …). Intel a dépensé ainsi en 1996 presque autant en publicité qu’en R&D pour faire savoir son avance technologique au niveau des microprocesseurs.

Dépenses de R&D
L’innovation peut générer des revenus, mais elle engendre également des dépenses.
Des aides à l’innovation permettent aux entreprises de voir leurs dépenses de R&D prises en charges pour partie par l’état.

Au niveau français, citons :
- OSEO (ex Anvar) qui soutient la R&D (avance remboursable)
- Le crédit d’impôt recherche qui devient encore plus intéressant en cas de sous traitance d’une partie de la - R&D à un centre technique (les dépenses engagées comptent double)
- L’ADEME pour les innovations concernant l’énergie, l’eau ou l’environnement.

Controverse “Demand pull” versus “Technology push”
Deux moteurs de la croissance existent et favorosent les produits (ou process) nouveaux; la demande des consommateurs (ou industriels) appellé « demand pull » et l’offre technologique qui propose des innovations (« Technology Push »). Ces 2 moteurs de l’innovations peuvent agir séparément ou au contraire s’associer.

La demande peut être présente sans que les possibilités de la technologie permettent de la satisfaire (voire la quête plus que centenaire pour un moyen de stockage efficace de l’électricité) et inversement une technologie nouvelle peut ne pas intéresser le consommateur ou l’industriel car remettant trop radicalement en cause ses habitudes de consommation ou de production industrielle.

Situation de monopole et de concurrence
Entre les sociétés en position de monopole et les nouveaux entrants, deux effets (de sens contraire) s’affrontent.

- L’ »effet d’efficience » - Le monopole, s’il innove , conservera sa longueur d’avance et restera en situation de monopole. Le nouvel entrant, s’il innove, sera vraisemblablement en concurrence avec le monopole. Ainsi, le monopole gagne plus que le nouvel entrant à innover

- L’« effet de remplacement » - Le monopole, en innovant ne gagne rien de plus que ce qu’il a déjà (il reste en situation de monopole), alors que le nouvel entrant passe d’un bénéfice nul s’il n’innove pas (car il n’est pas présent sur le marché) à un bénéfice positif en cas d’innovation à succès. Dans ce cas cependant, seule une innovation drastique et majeure (et non incrémentale) permet au nouvel entrant d’avoir une part de marché significative.

Dans tous les cas, le monopole menacé par des nouveaux entrants innove plus que le monopole peu menacé qui a peu d’intérêt à réaliser des dépenses qui ne renforceront pas son marché (et ses bénéfices).

L’invention : « un bien public »
La connaissance (et l’innovation) a ceci de particulier que c’est en quelque sorte un bien public dont une partie du bénéfice échappe à son invention (au-delà de la protection par un brevet).  Si l’on ne peut manger la même pomme deux fois, on peut en revanche mettre en œuvre une innovation autant de fois que l’on veut.
Une fois que l’invention a été réalisé (ce qui entraine un coût de dépenses R&D), le coût de sa reproduction est nulle, ce qui constitue une très forte incitation à l’imitation.

La destruction créative
Les techniques nouvelles ne font pas que se rajouter aux techniques anciennes. Elles les remplacent et les détruisent dans certains cas (en les rendant obsolètes).

En fonderie sous pression, différentes technologies ont ainsi quasiment disparues ; le poteyage au graphite, les machines à injection verticales à deux pistons (type POLACK), le thermorégulation à l’huile (dans quelques années ...).

Cycle de vie d’un produit (CVP)
L’hypothèse du cycle de vie d’un produit (ou CVP) identifie un certain nombre de régularités dans la trajectoire suivie par les produits et les industries depuis leur naissance jusqu’à leur déclin.

La première phase est la phase d’exploration lorsqu’un nouveau « concept technologique » radical apparaît. Les procédés sont peu efficaces et les prix restent élevés. C’est une phase d’incertitude (quels produits, marques survivront ?) ou un grand nombre d’industriels se lancent. La deuxième phase est celle du développement. Les prix baissent en même temps que le nombre d’industriels diminue (fusion et regroupement) et que le marché augmente. La troisième phase est celle de la maturité. Un type dominant de technologie émerge et se standardise. L’innovation devient essentiellement incrémentale et est centrée sur le process. Il y a très peu de nouveaux entrants et dominent les économies d’échelle. Eventuellement, une quatrième phase peut être identifiée lorsque le produit est remplacée par un successeur (machine à vapeur remplacée par le moteur à explosion ou moteur électrique).
L’hypothèse CVP est cependant contestable et ne peut sans doute s’appliquer avec succès qu’aux grands paradigmes technologiques.

Paradigmes technologiques
On appelle paradigme technologique (ou systèmes techniques) un ensemble de techniques ainsi que des modes de production associés.

On peut ainsi identifiés les paradigmes suivants (qui correspondent souvent à une époque historique) :
- Révolution textile (1780-1840)
- Machine à vapeur (1840-1896)
- Electricité et acier (1896-1945)
- Production de masse et automobile (1945-1990)
- TIC (technologie de l’Information et de la communication) 1995-20xx

Les prochains paradigmes pouvant être sans doute les « nano-technologies » annoncée et la percée des biotechnologies (médecine, agroalimentaire, environnement)

Il faut noter que les familles de technologies peuvent s’influencer mutuellement, les TIC par exemple augmente l’efficacité des moyens de production de masse (informatisation croissante des procédés de production dont la fonderie sous pression).

    --> Suite en partie 3 ( à paraître)



Octobre 2008

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